Histoire et patrimoine

extrait de la carte Cassini (XVIIIè siècle)

extrait de la carte Cassini (XVIIIè siècle)

Ces plateaux sont habités depuis la préhistoire, comme en témoignent la présence de nombreux mégalithes. La Planèze est un lieu occupé dès l’époque néolithique comme en atteste par exemple la présence d’un dolmen à Nouvialle. Sous Charlemagne, le bourg devient capitale de la Viguerie de la Planèze  —les terres appartiendront au seigneur de Brezons, puis de Murat. . Jusqu’à la création de Saint-Flour au XIè siècle, Valuéjols est considérée comme la ville la plus importante sur le plateau. La terre appartient pendant longtemps au seigneur de Brezons, puis à celui de Murat. Il y avait alors un château, qui disparaît au XIXè siècle. La Planèze, avec ses sols riches a longtemps constituait le grenier à seigle de l’Auvergne.

Le blason de la ville

Le blason de la ville

Le nom de la commune a changé depuis l’antiquité : autrefois « Avalogile », puis «Valeuje», ses origines sont celte et gauloise. Il est composé de deux mots : « Aballo », le pommier, et « ialo », la clairière. Il s’agissait donc de l’emplacement d’une pommeraie. Valuéjols, comme la quasi-totalité des communes du Cantal, a subi une érosion démographique spectaculaire. Les premiers chiffres dont on dispose laissent entendre qu’à la fin du XVIIIème siècle, le village comptait presque 2000 âmes ! Jusque dans les années 60, la population approchait les 1000 habitants. L’exode rural a touché brutalement la commune, et, à l’instar du monde rural dans son ensemble, la population n’a cessé de décroître jusqu’à la fin des années 90 : la courbe démographique semble se stabiliser alors et, au dernier recensement, il semblerait que le village ait au contraire gagné  quelques habitants supplémentaires. Les habitants de Valuéjols se nomment les avalojilois. Ils sont 563 au dernier recensement de 2020.

Le territoire porte encore les traces des architectures populaires laissés par les hommes au fil des siècles : les fermes planézardes typiques, les fours à pain, les oratoires, les chapelles, les fontaines, les croix en pierre de schiste, et, bien entendu, les églises.

Église Saint-Saturnin (Bourg)


La commune comporte 3 églises : – l’église paroissiale Saint-Saturnin, dans le bourg – l’ancienne église paroissiale de Saint-Maurice – l’église de pèlerinage Notre Dame de la Visitation à Lescure.

L’église Saint-Saturnin est un petit bijou d’art religieux médiéval, inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1928. Avec son chevet roman, ses éléments gothiques et ses fortifications, elle témoigne d’une histoire longue et complexe de 1200 ans, depuis qu’elle apparaît dans les registres de Moissac en 804.

On trouvera beaucoup d’informations à son sujet en consultant la brochure de Pierre Fayon, Valuéjols-en-Planèze (Cantal), L’église Saint-Saturnin : un chef-d’oeuvre pour la maison de Dieu, (photographies, Léon Combes et Bernadette Évrard), Murat (Valuéjols, 15300) : Amis de Saint-Saturnin de Valuéjols, [2005]. Pierre Fayon, natif du village et par ailleurs président des Amis de Saint-Saturnin, est un fin connaisseur de son église et de la commune.

On trouvera une remarquable synthèse sur l’histoire complexe de l’Église Saint-Saturnin, et une notice sur son mobilier religieux (ainsi le Christ roman en bois polychrome classé monuments historiques), ainsi qu’une page consacrée à la chapelle de Saint-Maurice, dans l’ouvrage de Pierre et Pascale Moulier, Eglises romanes de Haute-Auvergne: Tome 3, Région de Saint-Flour. EDITIONS CREER, 2001, p. 105 et ss.

Église de Saint-Maurice

L’Église de Lescure


Le pèlerinage de Lescure :

« En 1717, Jean Paillé, né au Chambon, paroisse de Paulhac, gardait les brebis du village de l’Escure. Suivant sa coutume, il les conduisait, à l’heure de midi, sur le monticule du Peuch-de-Besse, lorsque, un des premiers jours de juillet, d’après la tradition, il découvrit la statuette miraculeuse si vénérée depuis lors. Il se hâta de construire un petit oratoire au lieu même de cette découverte. Huit ans après, en 1725, les habitants de l’Escure et du voisinage, témoins des faveurs que Marie accordait à ceux qui venaient y prier, remplacèrent l’oratoire par une chapelle qui existe encore et sert de chœur à l’église actuelle. (…) Le pélerinage de N.-D.-de l’Escure fut bientôt en grand renom, et le nombre des pélerins s’accrut chaque année. » (Dictionnaire statistique ou histoire, description et statistique du département du Cantal, par M. Deribier-du-Chatelet.)

L’autel de la Vierge à Lescure

sources :

http://www.histo.com/ouvrages-histoire-locale/2112.htm (L’Abbé) J.-F. Pautard, Histoire de la paroisse de Valuéjols, 2004, réimpression de l’ouvrage paru en 1893, Format 14 X 20. 142 pages. Valuéjols-en-Planèze (Cantal), l’église Saint-Saturnin [Texte imprimé] : un chef-d’oeuvre pour la maison de Dieu…, présentation du texte, Pierre Fayon, Les Amis de Saint-Saturnin de Valuéjols, 2005.


Le petit patrimoine religieux

La commune est particulièrement riche en chapelles, en oratoire et en croix sculptées. Nous ne présentons ici que les plus notables, mais vous en trouverez probablement d’autres au hasard de vos pérégrinations. Chaque village compte une à plusieurs croix et les plus importants ensembles d’habitations sont dotés d’une chapelle et d’un oratoire. Les « chapelles » de Lescure et Saint-Maurice peuvent être considérées comme des églises, les deux villages étant autrefois des paroisses indépendantes. C’était également le cas à Loubizargues, mais l’édifice n’est plus visible depuis le XIXème siècle.

La chapelle Notre dame du bon secours, à Nouvialle, a été bâtie en 1858 sous l’impulsion de l’abbé Roussilhe. À l’intérieur, on découvrira un retable daté du XVIIIè, et un tableau daté de 1887 représentant la sainte Famille.

La chapelle du Ché, dédié à Saint Roch, dont le culte est peut-être lié à la peste, dont le Saint est considéré comme étant le protecteur, maladie qui décima plusieurs hameaux dans les environs, a été restaurée. À l’intérieur, un riche patrimoine, retable et sculptures, dont deux statues du Saint. La fête de Saint-Roch était courue autrefois, mais elle existe encore aujourd’hui grace au travail de l’association des Amis de Saint-Roch.

l'oratoire sur la route entre Malevielle et Toursou

l’oratoire sur la route entre Malevielle et Toursou

Quelques charmants oratoires sont visibles sur la commune. Signalons celui du bourg, qui se situe près du cimetière et de l’ancien château, vers lequel on se rendait encore en procession au début du XXème siècle. Autour du village de Maniargues, on trouve deux oratoires, situées au bord de la route. On ne manquera pas aussi la touchante petite chapelle qui surgit au milieu des estives entre Maniargues et Toursou (au sommet d’un pré).

La croix au croisement de la route des Émiliards

La croix au croisement de la route des Émiliards

Bibliographie : Pierre Moulier, Croix de Haute-Auvergne, Éditions Créer, 2003
Pascale Moulier, Chapelles rurales du cantal, Lascelles : Éd. de la Flandonnière, 2014

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